⚖️ Tribunal de police d’Anvers : 18 mois avec sursis et trois ans d’interdiction de conduire pour un accident mortel à Kapellen
Le tribunal de police d’Anvers a rendu, ce 28 octobre 2025, une décision très commentée à la suite d’un accident mortel survenu à Kapellen en janvier dernier.
Un jeune conducteur de 23 ans, Italien d’origine roumaine, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à une déchéance du droit de conduire de trois ans, après avoir fauché un adolescent de 14 ans, Jasper, sur un passage pour cyclistes.
Les faits
Le 27 janvier 2025, Jasper traversait à vélo un passage pour cyclistes lorsqu’il a été percuté par une camionnette.
L’enquête a révélé que le conducteur roulait à 75 km/h au lieu de 50 km/h et qu’il était sous l’influence de l’alcool (1,17 g/l) et de stupéfiants.
Malgré l’intervention rapide des secours et une tentative de réanimation sur place, le jeune garçon a été déclaré en état de mort cérébrale à l’hôpital.
Une audience marquée par la reconnaissance des faits
Devant le tribunal, la défense n’a pas contesté la matérialité des faits.
L’avocat du prévenu, Me Jens Vanhellemont, a déclaré :
« Il n’y a aucune excuse à cela. Mon client est conscient de la lourde responsabilité qui pèse sur lui et est rongé par la culpabilité. »
Le ministère public avait requis une peine plus lourde : cinq ans d’interdiction de conduire et deux ans d’emprisonnement, dont une partie avec sursis.
La décision du tribunal
Le tribunal de police a finalement condamné le jeune homme à :
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18 mois de prison avec sursis,
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trois ans de déchéance du droit de conduire.
Cette décision signifie que la peine de prison ne sera pas exécutée, à condition qu’il ne commette pas de nouvelle infraction pendant la durée du sursis.
Le cadre juridique
En droit belge, une telle situation est juridiquement qualifiée d’homicide involontaire (article 418 du Code pénal), c’est-à-dire la mort d’autrui causée par imprudence, négligence ou inattention, sans intention de tuer.
Le juge apprécie la peine en fonction de plusieurs critères, notamment :
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la gravité des fautes de conduite (vitesse, alcool, stupéfiants) ;
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les circonstances personnelles du conducteur (âge, antécédents, remords, collaboration à l’enquête) ;
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et les conséquences humaines de l’accident.
La déchéance du droit de conduire est prévue par la loi sur la circulation routière (articles 34 et suivants) et peut aller de 8 jours à 5 ans, voire être définitive dans les cas les plus graves.
Un jugement qui interroge
Ce jugement, bien que conforme à la pratique des tribunaux de police, suscite un débat légitime.
Beaucoup s’interrogent : une peine avec sursis suffit-elle à traduire la gravité d’un comportement mêlant vitesse, alcool, drogue et la mort d’un enfant ?
D’autres soulignent la volonté du tribunal de tenir compte du profil du conducteur, jeune, sans antécédents, et profondément marqué par le drame.
Le droit pénal belge reste fondé sur une approche individualisée et humaniste : il ne vise pas à punir pour punir, mais à responsabiliser et prévenir la récidive.
Réflexion
Ce dossier rappelle la fragilité de la vie et la responsabilité immense qui accompagne chaque conducteur.
En quelques secondes, une erreur, un excès de vitesse, ou une consommation d’alcool peut détruire plusieurs vies — celle d’une victime innocente, et celle d’un jeune adulte désormais marqué à jamais.
La sanction judiciaire n’efface rien, mais elle tente de traduire la gravité du geste, tout en laissant une chance à la reconstruction.
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