⚖️ Sofian Kiyine : deux accidents graves, une décision frappée d’appel, et des enjeux judiciaires encore ouverts
🚗 Deux accidents en moins de deux ans : des faits similaires mais juridiquement distincts
➤ 1er accident – Flémalle, 30 mars 2023
Le 30 mars 2023, le footballeur belgo-marocain Sofian Kiyine est victime d’un accident spectaculaire à Flémalle, en région liégeoise. Circulant à vive allure — entre 140 et 200 km/h — il perd le contrôle de son véhicule, percute un rond-point et est projeté à travers la façade d’un hall omnisports. Par chance, aucun enfant ne s’y trouvait à ce moment-là, bien qu’un entraînement venait de se terminer.
Son alcoolémie est mesurée à 1,72 g/L, très au-dessus de la limite légale de 0,5 g/L. Grièvement blessé, Kiyine est hospitalisé.
➤ 2e accident – Liège, 12 juillet 2025
Le 12 juillet 2025, un nouvel accident survient à Liège, peu après 7 h du matin. Sofian Kiyine, toujours conducteur, percute un rond-point et un lampadaire. Le véhicule s’embrase. Une passagère est grièvement blessée (fracture vertébrale, côtes cassées). L’alcoolémie relevée est de 1,5 g/L.
Selon la victime, il aurait refusé de céder le volant, malgré son état manifeste, et aurait accéléré juste avant la perte de contrôle.
⚖️ La décision de 2024 : suspendue par appel
Concernant le premier accident, le tribunal de police de Liège avait accordé, le 19 mars 2024, une suspension du prononcé. Cela signifie :
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Aucune condamnation formelle n’a été inscrite ;
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L’infraction ne figurait pas au casier judiciaire ;
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La suspension était conditionnée à une bonne conduite future.
Mais le parquet a fait appel, jugeant la mesure trop clémente. Le dossier est désormais pendant devant le tribunal correctionnel de Liège, avec audience prévue en 2025. Aucune décision définitive n’a encore été rendue.
🧾 Pas de récidive au sens du droit pénal belge
Le droit belge ne reconnaît la récidive légale que si une condamnation définitive a été prononcée avant les faits suivants.
Or :
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La décision relative à l’accident de 2023 n’est pas définitive ;
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Aucun jugement irrévocable n’existait au moment des faits de 2025.
➡️ Conclusion : il n’y a pas récidive légale et donc d’application plus sévère systématique en raison de celle-ci
⚖️ Peines encourues pour les faits de 2025 (alcool au volant, ivresse, blessures)
Infraction ou circonstance | Peines ou mesures encourues |
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Alcool au volant (≥ 0,5 g/L) | Amende administrative , retrait immédiat du permis possible, audition ou avertissement |
Alcool au volant aggravé (≥ 0,8 g/L) | Convocation devant le tribunal de police, amende pénale, retrait du permis |
Conduite en état d’ivresse ou incapacité (≥ 1,2–1,5 g/L ou comportement manifeste) | Amende, déchéance du permis de conduire |
Blessures involontaires avec incapacité (passagère blessée) | Peine de prison éventuellement assortie d’un sursis, amende pénale, indemnisation civile |
Refus de céder le volant en état d’ivresse | Circonstance aggravante |
📌 L’ivresse est définie par un état d’incapacité manifeste, souvent présumé dès 1,2 g/L. Le Code de la route distingue cette situation de la simple « conduite sous influence ».
🚧 Mesures administratives, médicales et psychotechniques
En plus des sanctions judiciaires, plusieurs mesures complémentaires peuvent être imposées :
Mesure complémentaire | application |
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Éthylotest antidémarrage (alcolock) | Facultatif dès 1,5 g/L, obligatoire dès 1,8 g/L, imposé par le tribunal ou le SPF Mobilité |
Repassage du permis (théorie + pratique) | |
Examen psychologique et médical | |
Frais à charge du conducteur | Tous les coûts liés à l’alcolock, examens médicaux et psychotechniques sont à la charge du contrevenant |
🧭 Une double procédure judiciaire à fort impact
Sofian Kiyine est désormais impliqué dans deux procédures pénales aux implications importantes :
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La première (2023) reste en suspens, dans l’attente d’un arrêt d’appel ;
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La seconde (2025) est aggravée par la présence d’une victime blessée, un taux d’alcool élevé, et un comportement à risque.
Au-delà des peines individuelles, l’affaire soulève des questions sur la prévention routière dans le sport professionnel, la responsabilité des clubs et des institutions, et les dispositifs de suivi psychologique des athlètes.
Pour toute question relative au droit de la circulation routière, vous pouvez me contacter.